Maurice Kouznietzoff est né à Paris, le 11 novembre 1914. De nationalité française, il épouse Thérèse Litman et travaille comme employé de bureau.
Le 20 août 1941, il est arrêté à Paris dans la seconde grande rafle qui touche les juifs de la capitale, onze mois avant la rafle du Vel d'Hiv. Il habitait au 38, rue de la Folie Regnault dans le 11ème arrondissement.
Odette Bagno raconte (Une rafle mal connue, le 20 août 1941, un arrondissement de Paris en état de siège, GenAmi n° 29, septembre 2004) : « Le 20 août 1941, toutes les entrées de stations de métro entre la place de la République et la Nation avaient été fermées et les voyageurs étaient prévenus que les rames ne desservaient pas les stations intermédiaires. Plus tard nous avons appris que les Juifs arrêtés avaient été conduits au camp de Drancy inauguré à cette occasion.
« Par la suite, il a été dit que cette rafle était la conséquence d'un attentat commis contre un membre de l'armée allemande. Le 11e arrondissement avait sans doute été choisi car, composé en grande partie d'immeubles vétustes, sans confort, habités par des ouvriers, il était supposé abriter beaucoup de communistes. »
Le 20 août et les jours suivants, il y aurait eu 4 232 arrestations, dont 1 500 citoyens français. Une autre rafle avait déjà eu lieu le 14 mai, et une autre suivra le 12 décembre 1941. Les trois débouchent sur l'arrestation et l'internement par la police française de 8 700 étrangers en zone occupée.
Thérèse Kouznietzoff témoigne (Guillaume Bruneton : Drancy, 2007) : « Mon mari a ouvert le camp de Drancy après s’être fait arrêter dans le onzième [arrondissement de Paris]. Il n’y avait rien, c’était un bâtiment en construction pour les gendarmes. Il n’y avait rien, pas de cloisons, rien du tout et donc lui il a souffert terriblement. Il est resté un an à Drancy et puis après il a été déporté à Auschwitz, alors comme il a été dans les premiers déportés… donc il a souffert terriblement. »
Maurice Kouznietzoff est déporté dans le troisième convoi parti de France pour les camps d’extermination allemands, selon la liste établie par Serge Klarsfeld. Il quitte la gare de Drancy le 22 juin 1942 pour Auschwitz. Le convoi comporte 933 hommes et 66 femmes. En 1945, il n’y avait que 29 survivants, dont cinq femmes. Maurice fit partie de ceux qui revinrent.
Thérèse Kouznietzoff sera arrêtée le 14 juillet 1944. Elle fait le même chemin que son mari : Drancy, puis le départ le 31 juillet 1944 par le dernier convoi à quitter le camp parisien pour Auschwitz (il y aura un autre train, avec un nombre plus réduit de partants, le 17 août, juste avant la Libération, qui rejoindra Buchenwald). Dans le 77ème convoi, qui emmène Thérèse, on compte 1300 personnes environ, dont 283 seront toujours en vie au moment de l’ouverture des portes du camp, en avril 1945.
Thérèse Kouznietzoff fait partie des rescapés. Décorée de l’ordre du mérite, elle est secrétaire générale de la section de Joinville-le-Pont de l’Association des déportés internés, résistants et patriotes (ADIRP). Elle est également secrétaire générale de l’ADIRP Val de Marne.
Thérèse Kouznietzoff à Joinville-le-Pont, le 25 avril 2010
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Abécassis Thérèse 23/09/2012 09:08
Benoit Willot 12/11/2012 00:11
cinpisink 17/05/2010 00:00