Dans la religion chrétienne, il y a toujours un saint personnage à invoquer pour soutenir sa cause ; c’est d’ailleurs la même chose dans nombreuses autres religions. Il doit donc exister quelque patron que l’on puisse solliciter quand on veut prendre une décision infondée.
Le prétexte tout choisi est la sécurité : il est imparable (qui peut être contre ?), il est en général invérifiable (seuls les experts « savent »), il est indiscutable (ceux qui contestent sont des irresponsables), il dure autant qu’on veut (il suffit de ne rien faire pour régler le pseudo-problème).
Ainsi a-t-on utilisé ce prétexte pour fermer le centre municipal de santé (réhabilité sans problème quelques mois plus tard, quand on y a installé la police). C’est pour des raisons de « sécurité » que l’on a fermé le centre d’hébergement d’urgence. C’est toujours pour le même motif qu’il a fallu abattre les arbres de l’avenue Gille (ils étaient vieux et malades, risquaient de tomber) et qu’on nous explique qu’il est impossible de garder les arbres de la maison Desprairies (centenaire, donc dangereux).
Le Bon-Prétexte vient donc de resservir, cette fois pour le parking du RER. Il est fermé depuis lundi 14 décembre, et seuls les utilisateurs qui se sont présentés le samedi 12 auront eu l’information à l’avance. Et quelle information : « Fermeture parking RER. Pour des raisons techniques et de sécurité, nous sommes tenus de fermer le parking du dimanche 14 décembre 2009 au lundi 4 janvier. Veuillez nous excusez pour la gêne occasionnée. Nous vous remercions de votre compréhension. »
On remarquera que dans ce texte très court préparé par la municipalité mais non signé, diffusé sur les voitures et également sur le site de la mairie, il y a une erreur de date (le dimanche était le 13 décembre, pas le 14) et une faute d’orthographe.
Quand à la compréhension, il a fallu attendre le 17 décembre pour avoir une explication. Lors de la réunion publique organisée en mairie à la demande du président du conseil général, Christian Favier, un usager du parking a évoqué la question. C’est le maire adjoint, Jean-Jacques Gressier qui a été chargé de répondre. En fait, c’est pour des raisons juridiques que la mairie a décidé de fermer le parking. Selon le représentant de la municipalité, pour vendre le terrain au promoteur il fallait qu’il soit « abandonné. »
Il n’y avait donc aucune raison touchant à la technique, ni à la sécurité. Sauf que, bien sûr, une question légale tout à fait prévisible ne justifie en aucun cas la précipitation d’un arrêt sans préavis.
Bref, on s’est moqué des usagers du parking et de la population en général. Notre-Dame du Bon-Prétexte, priez pour nous.
Le texte diffusé par la mairie
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vigilance 05/01/2010 02:24
COUTURE 31/12/2009 16:26
Marjo 23/12/2009 09:14
bertier 22/12/2009 22:24
Marjo 20/12/2009 10:12