Le dernier conseil municipal du semestre à Joinville-le-Pont aura été dans la lignée des précédents : des élus de la majorité qui, parce qu’ils ne connaissent pas leurs dossiers, s’obligent à être ultra-agressifs envers l’opposition (vociférer permet de ne pas répondre aux demandes). Ce qui est frappant, c’est que le petit groupe qui prend les décisions n’écoute rien – évidemment, de ce que disent des élus de gauche en particulier, mais en général de tout de ce qui vient de qui que ce soit, association citoyen ou même commerçant.
D’abord, il y a la forme : le maire s’assoit sans même chercher à faire semblant sur le règlement intérieur qu’il a fait voter au conseil municipal : il devrait y avoir une pré-convocation des commissions municipales, il n’y en a pas – et alors ? Il devrait y avoir un compte rendu des commissions municipales, il n’y en pas – qu’est-ce que çà fait ? Il faudrait répondre aux questions écrites des conseillers municipaux, on ne le fait – quelle importance ?
Il y a surtout le fond : un mépris profond, réitéré pour tout ce qui n’est pas leurs certitudes. Toute question devient une agression, même la plus anodine. Et toute personne qui ne se contente pas d’approuver à 100% les décisions, même les plus mal ficelées, devient automatiquement un ennemi.
Je fais partie de la catégorie de ceux qui veulent comprendre, connaître la vérité et défendre les intérêts des Joinvillais, on me classe donc comme un ennemi. Pourtant, chaque fois qu’une proposition est bonne (ou même acceptable), je l’approuve. Mais quand çà ne va pas, je le dis. J’ai l’impression que çà énerve.
Tous ceux qui se permettent de faire la moindre remarque, la moindre critique deviennent automatiquement leurs adversaires : ils les classent donc « mes amis ».
Ainsi, le commissaire enquêteur en charge des trois enquêtes publiques sur la création de la zone d’aménagement concerté des Hauts de Joinville et sur les deux modifications du plan local d’urbanisme concernant le quartier du centre et le parking du RER serait « mon ami ». C’est en tout cas ce qu’a déclaré, en conseil municipal, Olivier Dosne, maire de Joinville-le-Pont (Ump). Il est vrai qu’après avoir écouté et étudié, il a rendu deux rapports très sévères. Donc, c’est forcément qu’il m’est inféodé – comme sans doutes les plus de 2000 personnes qui ont émis des idées, des reproches, des contestations dans le cadre de ces enquêtes.
Malheureusement, pour moi, je ne peux pas compter l’architecte Gérard Dessier (le commissaire enquêteur) parmi mes relations - mais il est vrai que j’ai trouvé fort intéressant son travail et que j’ai salué son professionnalisme. Tous ceux qui estiment que la municipalité est sourde ne sont pas non plus mes relations amicales.
Nous reviendrons sur les décisions, néfastes, que la majorité municipale a pris dans plusieurs domaines au cours de ce même conseil (Hauts de Joinville, suppression du parking du RER, vente de biens culturels, etc.).
Mais aujourd’hui, je vais juste remarquer l’énorme distance qu’il y a entre le programme, les idées que défendait l’actuel maire et ce qu’il fait : la concertation abandonnée, l’idée d’un équipement culturel jeté à la rivière, la baisse des impôts remplacée par une hausse. Piétiner à ce point ses propres principes, nécessite évidemment d’élever un rideau de fumée.
Heureusement, nous sommes en république : l’agressivité envers les élus d’opposition ou les dirigeants associatifs se contente d’être verbale. Il est vrai que, comme le disait la philosophe Hannah Arendt, « le mépris du programme n’est pas nécessairement un signe de totalitarisme. »
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démocratie 02/07/2010 11:28
Benoit Willot 10/07/2010 21:50
citoyen Joinvillais 02/07/2010 10:31